Merci pour vos messages, ça me fait plaisir et ça me rassure aussi.
J'aime beaucoup comment tu décris les relations sur le forum, Egamm, je trouve ça très juste.
Baïze
j'ai un très bon souvenir de ces moments-là moi aussi, et c'est bon de lire que tu nous as trouvé "normaux", même si oui, la question du coup se pose pour toi aussi !
(en vrai, je ne crois pas, il y a aussi plein de facteurs de caractère, de valeurs, de modes de vie, qui vont jouer là-dessus)
gui : je suis très contente que tu sois revenu et que tu te sentes bien ici, je trouve aussi qu'il y a une belle ambiance sur notre petit forum sans prétention
Pour répondre à vos questions :
- pour moi le diagnostic est une manière de mettre un mot, de circonscrire toutes les choses qui paraissent particulières, différentes, voire douloureuses ou dysfonctionnelles. Ça permet de se dire "ah, c'était donc pour ça", et aussi de pouvoir communiquer plus facilement avec les autres, leur dire "je ne suis pas tout à fait comme vous et je peux faire des erreurs mais en y mettant du nôtre on peut y arriver". Ça permet aussi plus prosaïquement d'avoir un accompagnement pour travailler sur certaines difficultés, et dans mon cas d'avoir une allocation adulte handicapé pour compenser ma difficulté à travailler normalement.
- ça m'a soulagée d'avoir le diagnostic même s'il y a une adaptation (pas trop compliquée dans mon cas car j'ai toujours eu conscience d'être à part) et une sorte de deuil à faire : il faut faire coïncider l'image qu'on a de soi avec l'image de l'autisme, ce qui n'est pas forcément évident car on est baignés de clichés et même si on apprend des infos plus subtiles sur tout ça, ça reste une image plutôt négative socialement.
- le diagnostic n'a pas forcément changé grand chose dans mon quotidien, parce qu'en faisant le point avec une psychomotricienne je me suis aperçue que j'avais mis en place de moi-même des stratégies d'adaptation. Pour moi ce qui change le plus c'est comme évoqué plus haut, moins d'appréhension dans certains rapports humains car je sais que je peux donner cette explication si ça coince.
- je l'ai dit à ma famille après avoir angoissé une semaine, principiellement vis à vis de mes parents, par peur qu'ils culpabilisent de ne pas s'en être rendu compte. Alors que bien sûr, je n'ai jamais pensé ça, personne ne s'en est rendu compte (enfin, pas explicitement en ces termes
) pendant plus de quarante ans, donc rien de plus normal. En plus, je ne suis pas sûre que ça aurait été un avantage d'être diagnostiquée enfant il y a quarante ans.
Mais au final ça s'est bien passé, il faut dire que j'ai la chance d'avoir une famille dans laquelle l'acceptation de chacun est primordiale. Ça n'a pas foncièrement changé nos relations, si ce n'est en mieux car ça permet encore une fois de mieux se comprendre.